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23 septembre 2023

Sortie de la section d'initiation à la botanique au Jardin Extraordinaire de Brest le 19 septembre 2023

 La section d’initiation à la botanique de la Société d’Horticulture de Quimper a visité mardi 19 septembre le Jardin Extraordinaire de Brest Deux groupes de dix personnes ont été formés, chacun mené par un guide.



Un peu d’histoire :

Jusqu’en 1850, la mer arrivait jusqu’à la falaise. Sous Napoléon III des polders ont été créés à l’endroit où se trouve actuellement le port de commerce de Brest.

En haut de la falaise, non loin de la salle de spectacle la Carène, il y avait trois maisons bourgeoises avec jardin. Elles ont été détruites par les bombardements de la seconde guerre mondiale. Elles ont été reconstruites, mais  peu après, elles ont été expropriées et démolies pour élargir la rue.

C’est sur ces terrains, pentus, en friche, en terrasse, que des jardiniers aventureux, certains issus de l’association l’Arche aux Plantes proche du Conservatoire Botanique de Brest, ont imaginé un jardin. En 2018 la nouvelle direction des Espaces Verts de Brest leur a conseillé de monter un dossier pour participer au premier budget participatif de la ville de Brest et pour cela, de se constituer en association. Ils ont été lauréats et la mairie leur a confié, par convention, ce terrain de 7 000 m2, puis, devant les résultats spectaculaires, 3 000 m2 supplémentaires leur ont été octroyés. Cela continuera peut-être…

En lien avec la mairie, des travaux d’accessibilité et sécurisation notamment, ont été effectués. Un énorme défrichage (217 chantiers participatifs) a été fait par l’association et le premier grand palmier a été planté devant les caméras de TF1 en 2020.

Le site est difficile, compliqué, mais intéressant. Non seulement il était en friches depuis des années, mais les plantes invasives étaient chez elles. Il est classé  en zone 10, ce qui signifie qu’il n’y gèle jamais (pour information, la zone littorale est en zone 9 et le centre Bretagne en zone 8). Les bénévoles de l’association ont planté 3 000 plantes différentes financées à 50 % par des dons (particuliers, pépiniéristes français et étrangers, collectivités publiques partenaires) et en attendant le versement du budget participatif qui a un peu tardé, une cagnotte en ligne avait été organisée.

Plusieurs zones sont réparties en fonction de la topographie. Elles sont mentionnées ci-après avec quelques plantes remarquables qu’on peut y voir (parmi une foule d’autres plantes).

1°) une zone de plantes originaires du Chili :

On y trouve des puyas, un pandodrea (de la famille des bignones avec de belles fleurs roses) un butia eriospatha qui donne des fruits comestibles, plusieurs palmiers : un syagrius (palmier royal), un washingtonia robusta, un jubea chilensis dont le tronc doit atteindre 1 m de grosseur avant de faire pousser son stipe. Au Chili il a été quasiment exterminé par la fabrication du vin de palme.

butia eriospatha          syagrius ou palmier royal     washingtonia robusta               jubea chilensis

 2°) une zone Mexique plus sèche et plus chaude où poussent des plantes xérophytes.

On y trouve un palmier brahea armata (palmier bleu du Mexique), un dahlia impérialis (dont la tige très fragile casse au moindre choc), le ficus tikova qui est un couvre-sol intéressant ou encore le phymosia, une malvacée à fleur rouge.

3°) une zone méditerranéenne (Maroc, Canaries) plus ventée sur un sol caillouteux constitué de gravats.

On peut y voir des echiums, dont une forme arbustive et des aeoniums offerts par la ferme de Kerveat de Ploumoguer, spécialiste de cette plante, et des plantes offertes par la pépinière du Belon notamment un palmier chamaerops humilis cerifera. Il y a également un araucaria heterophylla ou pin de Norfolk.

4°) une zone australe correspondant à l’Amérique du Sud, l’Afrique du Sud, l’Australie et la Nouvelle Zélande

Cette zone regroupe des broméliacées et des protéacées. On peut y voir un xanthorrhoea glauca ou black boy dont la floraison n’intervient qu’à la suite d’un incendie, d’où son nom et un filao ou pin australien.

5°) une zone Asie

On  y trouve un hedychium (ou gingembre à fleur), un schefflera macrophylla , un tetrapanax papyfer, un magnolia champaca dont la fleur jaune a un parfum très puissant, un heptacodium, une fougère pyrrosia.

6°) Pour finir la visite : la zone des agrumes avec plusieurs citronniers.

Notre guide nous a assuré que le citronnier des quatre saisons et le citronnier Meyer (à la peau très fine) fructifient très bien en pleine terre à Brest.





Vous l’avez compris, c’est un jardin d’acclimatation de plantes venues du monde entier qui renoue avec la tradition des voiliers du XVII siècle partant de Brest et y revenant avec des plantes ramenées des terres lointaines, par des botanistes aventureux.

 Notre visite a duré près de trois heures sous un temps incertain, mais finalement assez clément. Chacun a été étonné et charmé de visiter un tel jardin, inattendu près du port de commerce de Brest. Ce jardin est visitable tous les premiers samedis du mois, en groupe de dix personnes. L’adhésion annuelle à l’association le Jardin Extraordinaire est de 15 € et une lettre d’information hebdomadaire est adressée à ses adhérents. Ce jardin est encore jeune, mais plein de promesses. Il faudra y revenir.

Nous remercions Jacques Mazurier et Gilles Philippe qui ont organisé cette visite ainsi que nos deux guides talentueux : Jacques Philippot, président de l’association,  et Patrick Bellec botaniste voyageur et érudit.

Merci à Gilles pour les photos et Claudine pour le texte.







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